Le roman ou le jeu de la mémoire et de l’oubli (affiche en pdf)

L’art romanesque travaille autour du rapport subtil de l’Histoire, de la mémoire et de l’oubli.
De MODIANO à DOSTOÏEVSKI en passant par DURAS, CELINE et tant d’autres, le roman n’a de cesse que de
fouiller le passé pour tenter de le traduire, de le renouveler et par là d’inviter au voyage.
Le philosophe Paul RICOEUR a montré que le jeu entre la mémoire et l’oubli est, par essence, inachevé. Le
romancier travaille au cœur de cette impossibilité. Il met en scène, par l’écriture, la vie dans ce qu’elle
possède d’invisible. Il porte à la surface des choses enfouies dans les profondeurs, pour en révéler le
caractère unique et universel.
Toutes les histoires ont été écrites depuis la nuit des temps. Reste le style littéraire qui rend compte, par
les blancs dans le texte qu’il suscite, l’imagination du lecteur qui, à son tour, se reconnait dans cette
tentative mémorielle. On connait la phrase d’Albert CAMUS : « Je ne suis pas un écrivain engagé, mais un
écrivain embarqué ».
La tentative de ce moment est d’inviter à embarquer vers les mystères de la condition humaine que le
roman dévoile.