Adresse : UTL du Pays de Saint-Malo
9 bis rue de Bonneville
35400 SAINT-MALO
Téléphone : 02 99 20 83 24

LAE Atelier d'Écriture

Description

Racontez-moi la ville

Ceux de BALZAC qui disent la pesanteur archaïque et radine de SAUMUR ? Ceux de SIMENON qui, en jetant un œil indiscret par les fenêtres bourgeoises qui font de FONTENAY-LE-COMTE (Vendée), ou de MOULINS (Allier) un archétype de province repliée sur elle-même ? Les expressions d'Annie ERNAUX qui à CERGY-PONTOISE fait la part belle au rituel de la visite à l'hypermarché ? Les phrases de GRACQ qui magnifient l'esthétique de la ville de NANTES ? Les imprécations de CHATEAUBRIAND mouillant SAINT-MALO d'orages romantiques ?  On essaiera à leur suite, avec vos mots, vos images et souvenirs ou sensations de tracer un portrait de la cité, des silhouettes qui la peuplent et la font vivre.

Comment décrire de façon efficace

Esquisser à petites touches un portrait à la façon d'un aquarelliste ? Ou tenter de tout dire, d'épuiser un paysage, une scène, un personnage ? Laisser planer l'incertitude sur une ombre venue du passé manière MODIANO ? Viser à l'exhaustivité et faire toute la lumière sur quelqu'un ou son environnement ? Tenter de cerner une personnalité ou exprimer comment la commode de grand-mère est le centre du récit familial ? On s'essaiera à explorer avec DURAS, DUMAS, BALZAC, BOUVIER, GARRETA, PEREC, SAND, Simenon...les facettes de la description afin de restituer au plus près les nuances de l'observation et de la pensée. Et si l'on décrivait sans nommer en laissant à la lectrice ou au lecteur le soin de deviner ce que l'on a ressenti ?

Dialoguons

Pourquoi je dialogue ? Pour mieux rendre compte de ce qui se joue devant moi au tribunal ou dans une nouvelle de MAUPASSANT ? Pour montrer l'intensité et la montée en tension dans un conflit ?  Je peux aussi dialoguer pour relâcher la tension, traduire une ambiance cocasse, souligner l’étonnant goût des mots d'un policier qui aimerait tant séduire sa collègue. Et puis, on peut raconter une histoire uniquement en dialoguant. On travaillera donc l'économie de la conversation, le choix des mots, l'art d'enchaîner les répliques, de bâtir un dialogue utile et qui file sans temps mort.

Changez de point de vue, vous changez d'histoire !

Le point de vue ne fait-il pas l'histoire ? La bataille de WATERLOO vue côté français et côté alliés européens, vue par CHATEAUBRIAND, HUGO, STENDHAL, Conan DOYLE, Teresa GRANT... dont aucun n'y était... !  Et qu'est-ce que ça donne vu par un habitant de la localité qui aimerait aller nourrir son bétail ? Et 200 ans plus tard ? Et l'affaire de Cendrillon vue du point de vue de Javotte l'une de ses deux méchantes sœurs ? Ou de l'ambitieux amant de Javotte ! Ensuite on s'amusera à faire varier les repères, pour voir comment faire bouger les histoires, voire les dynamiter.

Jouer avec les mots, la contrainte… !

On peut jouer avec les mots sans avoir d'autre ambition que le plaisir de les saisir à contre-emploi ou en flagrant délit d'école buissonnière. Pourquoi ne pas cacher un message salé dans un texte entrelardé de surprises comme MUSSET et SAND ? Pourquoi ne pas jouer à cacher des images ou des secrets dans l'armature d'un texte ? On n'en oubliera pas pour autant l'art de fabriquer charades et contrepèteries. Tiens, en voici une très convenable « un gain de place ».

Ces listes qui font les contes et les récits

Rêvez et racontez. Les listes de courses disent tout du foyer et de l'univers d'Annie ERNAUX. Les listes pour Carrefour et Mammouth ou Continent peuvent traduire la gastronomie de la maison ou son dénuement, son manque d'imagination. Mais elles parlent aussi d'histoires ! Mais vous pouvez lister vos envies, vos amours, les lieux où vous aimeriez vivre dans dix ans, les livres qu'il vous reste à lire. Les listes peuvent construire un vrai roman et restituer les saveurs d'une époque. Confronter deux listes peut mener à une drôle d'histoire.

Ces mots qui font trembler d'effroi

Pas besoin de suaires agitant leurs chaînes ou poussant de terrifiants « ouh ouh » dans une obscurité fracassée d'éclairs et de vents violents, chahutant de grands arbres aux sinistres ramures dénudées. Au contraire, le doute, l'insinuation, l'incertitude, le soupçon, l'égrainement de tristes réminiscences dans la solitude de la nuit sont beaucoup plus propices à accorder un sens morbide aux craquements du plancher et aux hurlements de la tempête qui s'engouffrent dans la maison en dépit de l'absence de cheminée.

L'art d'embobiner

Témoigner en disant la vérité est déjà difficile car la perception est partielle, biaisée, et la mémoire infidèle. Mais faire un faux témoignage est encore plus complexe puisqu'il s'agit de donner les couleurs du vécu et du vrai à un fait ou à une perception inventée. En plus, il faut rendre crédible ce que l'on va raconter, donc documenter son propos et convaincre, la lectrice, le lecteur, le juge, le jury... que l'on dit vrai ! Savoir raconter et savoir ensuite présenter par oral, l'histoire que l'on a conçue...

Débuter, nouer, dénouer une histoire

Selon Aristote, une bonne histoire, bien racontée, avait un début, un milieu et une fin. La conduite des récits doit toujours beaucoup à Homère, un compatriote d’Aristote (un autre buveur d’ouzo !) qui avait bien perçu l'importance stratégique de certains moments d'une histoire. Savoir démarrer et savoir finir a toujours autant d'importance pour accrocher la lectrice et son compère le lecteur. “Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais plus.” C'est ainsi qu'Albert CAMUS débute L'Etranger que dominent le doute et l'angoisse. Ainsi le moindre mot compte en particulier dans une nouvelle où très vite il faut faire monter la tension avant de dénouer rapidement l'affaire.

Ecrire un conte avec druides et korrigans

Vous voyez une différence entre un conte québécois et un conte breton ? Au Québec, les sirènes sont blondes, et les canoës des possédés du démon volent, poussés par un vent du diable. En Bretagne, le diable se fait plus discret, au profit de la mort. Des korrigans, facétieux, et parfois malveillants, peuplent la lande où les druides cherchent l'inspiration. A partir de LUZEL, LE BRAZ et SEBILLOT, des personnages, des créatures et des formes de récits qu'ils ont identifiés, on s'amusera à créer de nouveaux contes bretons en profitant des lieux, sources, églises anciennes, ruines, rochers, menhirs qui sont propices à l'inspiration.

Raconter pour garder mémoire et transmettre

Comment se raconter et ne pas ennuyer, s'ennuyer ou s'embrouiller ? L'important n'est pas tant l'événement que l'on a vécu que la sensibilité que l'on mettra à l'évoquer. Comment raconter pour garder mémoire et transmettre ? Que garder en mémoire et que transmettre ? Pour le savoir pas besoin d'avoir fait deux guerres (+ une avec soi-même !) ? En revanche, il est important d'avoir identifié son lectorat. Mais n'est-il pas également important de mettre ses souvenirs en ordre et en mots ? 

HAIKUS et contes nippons partagés

La brièveté du poème ou du conte japonais dans leur forme canonique ne sont pas un obstacle à une écriture de groupe. Mais elle se fonde sur une individualisation de l'approche technique. Poème et conte japonais comportent un nombre de syllabes compté, des ellipses, des images et des motifs à l'organisation précise. Mais l'affinité d'un groupe aidera à passer à l'étape suivante et à composer contes et sagas en manière nipponne à partir d'une consigne partagée et d'un fil communément saisi. L'œuvre collective devra son éclat à chaque individualité.

Fabriquer une histoire à partir du personnage

SIMENON disait qu'il ne pouvait pas réellement faire interagir plus de deux personnages dans un roman.  Mais, avant de se lancer dans une nouvelle ou un récit, il commençait toujours par leur donner un état-civil complet, une adresse, une profession pour mieux les incorporer dans une intrigue. BALZAC construit une véritable société de personnages qui évoluent et vieillissent d'un roman à l'autre. Pour y parvenir, il faut commencer par construire le personnage, le faire naître, grandir, aimer, pleurer...C'est ainsi que nous tenterons d'élaborer des silhouettes et des personnalités, avant d'imaginer quelles histoires pourraient les réunir.

Astuces et mécanismes des énigmes de chambres closes ?

Vous avez aimé Le Double Assassinat Rue Morgue (POE), Le Ruban Moucheté (DOYLE), Le Crime de l'Orient Express (CHRISTIE) ? La chambre, la malle, la pièce ne sont jamais hermétiquement closes. L'assassin a toujours pu se frayer un chemin pour apparaître et disparaître en suscitant la perplexité de l'enquêteur confronté à une situation absurde. On s'amusera à en décortiquer astuces et mécanismes avant de construire de nouvelles équations policières et d'en tirer de courtes nouvelles. Avant de s'amuser à détourner la formule.

Roueries, péripéties, dramaturgie

La dramaturgie n'est pas l'art de tout dramatiser. Elle n'est pas une manière de tout voir en noir. Plutôt une technique pour garder en permanence lectrices et lecteurs en haleine, en les expédiant sur une fausse piste, en semant, mine de rien, un indice qui leur servira à mieux comprendre ce qui se passe trois paragraphes ou trois chapitres plus loin, en sachant varier le rythme et la narration, avec des dialogues, des discours intérieurs, des ellipses...

Détail
Animateurs/Professeurs
Jean-Yves RUAUX
Lieu
UTL
Durée
03h00
Sessions récurrentes
le Vendredi à 09:30
Fréquence
Hebdomadaire
Prix
120 €
Nombre de places
16